Voici un nouveau blogue, celui-ci vous permettra de découvrir tout en suivant mes aventures un coin reculé de notre pays, le Territoire du Nunavut et particulièrement sa capitale: Iqaluit.

dimanche 27 mai 2012

Expériences purement inuit!


Les derniers jours ont été marqués par deux expériences culturelles traditionnelles inuit, ainsi qu’une expérience un peu plus moderne, mais qui fait également partie de l’histoire de ce peuple.

Afin de souligner la fin du séjour de Fannie, stagiaire de l’ITHQ, à Iqaluit nous sommes allés partager un repas en équipe au restaurant qui offre la meilleure table du territoire : Le Discovery Lodge. Il était impossible d’envisager aller manger dans cette institution iqalummiut, sans prendre le plat qui fait, entre autres, leur renommée, le steak de caribou! Quel régal! Chacune des bouchées de cette viande fondait en bouche. Sans est suivi d’un autre régal, de la crème glacée framboise et chocolat, fait maison et brassé de la main de Dominic. Dominic est un français qui depuis plusieurs, plusieurs, plusieurs années voit à ce que les clients de la salle à mangé du Discovery vivent une expérience culinaire les plus distingue qui soit. Ce fut mission accomplie, une agréable soirée, à bien manger et en bonne compagnie!  

Jeudi en fin de journée Fannie et moi avons eu une magnifique surprise. Une des tour opérateur de traîneau à chiens avait une ouverture dans son agenda (c'est la haute saison présentement!) pour une balade d’une ½ journée. Ainsi tôt vendredi matin nous devions nous rendre au bureau de North Winds afin de rencontrer Matty, notre musher (guide) pour cette excursion.

Après l’approbation vestimentaire complétée (je n’ai jamais autant eu de couches de vêtements superposées!!), Matty nous à conduits au causeway (samedi matin, un ours polaire a été vus au causeway!!)  En route elle nous parlait de ses chiens et des caractéristiques des chiens inuit. Je vais vous épargner les détails, mais petits faits intéressants, les chiens inuit canadiens ou chiens eskimo canadiens (noms reconnus par l’association canine canadienne), est la dernière race de chien indigène en Amérique du Nord! Un petit truc pour savoir si vous êtes vraiment en présence d'un chien inuit, ils ont de petites oreilles pointues qui se dressent bien droit sur la tête et leurs queues forment un S!

Un petit trajet entre la voiture et la banquise devait être parcourue a pieds, mais dès que Matty à fait apparition dans le champ de vision des chiens, nous avons eu droit à un concert de hurlement et d’excitation.  Un chien de Matty, qui avait brisé son collier durant la nuit, est venu à notre rencontre, sous l'ordre de notre musher, puis alla taquiner, a nouveau, ses camarades. Selon elle, parmi les caractéristiques les plus importantes d’un bon chien de traîneau: un chien qui répond à son nom immédiatement, qui revient sur commande rapidement, et qui malgré qui est sans chaine reste avec ses camarades. Bref, comme celui-ci répondait à tous ces critères, il n’a aucunement été disputé, autre une petite réprimande pour avoir mâchouillé le coussin sur le qamuti (traineau)! Bref, un chien domestique ou un chien de traîneau reste un chien...

Une fois informés des règles de sécurités et sachant que Fannie et moi aimons les chiens, nous avons dont pris part à toutes les étapes de l’attelage de ceux-ci. Premièrement, nous devions former un éventail avec les harnais des chiens et les lignes de traits (la forme d’attelage par éventail, est seulement possible pour les expédions en région polaire). Chacun des harnais était identifié par le nom d’un des chiens. Comme elle prenait congé pour l’après-midi, elle comptait amener l’équipe en entier, c’est-à-dire ses 12 chiens. Une fois l’éventail bien placé, le qamuti également en place, un à un les chiens sont attelés. Cette étape doit se faire relativement rapidement, car dès lors ils savent qu’ils vont sortir et donc il y a de l’électricité dans l’air! À peine le dernier chien est attelé, qu’elle a fait un décompte, ceci est surtout pour que Fannie et moi marchions rapidement et calmement vers le qamuti, elle est venue nous rejoindre à reculons et ce fut un départ… canon!  En quelques secondes, nous avons atteint notre vitesse de croisière de 10km/h.

Guidé par les directives et les encouragements personnalisés de Matty, les chiens prennent la direction souhaitée et ainsi peu à peu la ville disparait au loin pour ensuite laisser place à un paysage de glace et de neige et au simple son des skis du qamuti qui glissent. Je vais vous admettre que Fannie et moi étions complètement émerveillées et bouche bée au point de garder un silence d’admiration durant de bonnes longues minutes. Nous avons ainsi glissé sur la banquise de la Baie de Frobisher durant plus d’une heure avant de prendre une petite pause chocolat chaud et noix, en plein milieu de la baie, pour ensuite faire le chemin inverse.



Le chemin du retour a été ponctué d’une bagarre… Une des femelles de l’équipe étant en chaleur les males étaient très friand de se retrouver à ses côtés et une bagarre quasi générale a éclatée. Ce fut plutôt troublant de voir le comportement de ses chiens changer du tout au tout, et ce en une fraction de seconde. Une chance que nous étions bien informés sur les mesures de sécurité, car Matty rétablissant l’ordre, nous avons dû se précipiter à l’avant du qamuti et y mettre les breaks! Le temps de rétablir l’ordre, démêler tout le monde, reprendre la navigation et l’harmonie régnait à nouveau au seins de l’équipe.

Une vingtaines de minutes avant notre retour au causeway, une petite pause d'hydratation s'imposait. Bien que ce temps ci de l'année est l'idéal pour l'humain car il ne fait pas trop froid pour pleinement profiter de son expérience ( entre -15 et 5 degrés C), il en est tout autre pour des chiens qui possèdent toujours leur fourrure pour affronter les -50 degrés C de l'hiver arctique. Une fois de retour au causeway, nous avons fait les manœuvres inverses, retirer les harnais des chiens, les conduire à leurs chaines, démêler les lignes de trait et les harnais, etc. Matty a nourri les chiens, puis les à salués et remerciés un à un. Nous avons repris la route vers le centre-ville.


Quelle expérience! C’est génial! C’est excitant! C’est ressourçant! C'est libérateur! C'est... C'est... il faut le vivre au moins une fois dans sa vie! 

Et que dire de Matty, cette femme exceptionnelle à l’humour bien prononcé! À elle seule elle a leader plusieurs expéditions aux pôles Nord et Sud en plus d’avoir plusieurs records mondiaux à son actif. J’ai d’ailleurs fait l’achat de son livre/journal de bord de son expérience comme leader de la première équipe uniquement constitué de femmes dans le pôle Nord.

Voici un petit, petit, petit extrait vidéo de mon expérience en traîneau à chiens, au plutôt des commandes et encouragements de Matty aux chiens! Je vous rassure, elle ne parle pas ainsi tout le long du trajet. Quand les chiens sont bien alignés sur le trajet à suivre, c'est le silence total!  En souhaitant que cela vous donne également le goût de vivre cette expérience et du coup de venir me visiter au Nunavut!



Dans le cadre du festival international des arts Alianait, April Verch une violiste de réputation internationale offrait un concert en ville. Ayant donnée mon nom pour être bénévole, j’ai donc pu, avec plus de 200 personnes prendre part au concert. En fait, le festival aura lieu à la fin de juin, mais des spectacles sont offert tout au long de l'année afin de financier le festival de 3 jours complètement gratuit.  Peut-être vous vous demandez où est le lien entre la musique ‘’traditionnelle/violon’’ et la culture inuit. Hé bien, au 19e et au 20 siècle les chasseurs de baleines les plus présents autour de la Baie de Frobisher étaient les Anglais et les Écossais. Leur présence vint à marquer la culture inuit. Comme la musique faisait partie intégrante de la vie des Écossais, leurs musiques traditionnels se sont ajoutés aux traditions de ce peuple, qui apprirent à la jouer et à la danser. Depuis, des pièces musicales ou des danses aujourd’hui interprétées par des inuks véhiculent cette influence, et du coup ils aiment bien le genre de musique d'April Verch fait. Cette visite était sa deuxième en deux ans... c'est tout pour dire! 

Un petit extrait du type de musique qu'April Verch. Désolée pour la qualité de l'image... disons que sa swingait pas mal dans la salle (voire gymnase de l'école primaire Nanaksuk) et qu'il était difficile d'être stable, même les coudes bien accotés sur une table!

  

lundi 21 mai 2012

Les particularités architecturale d'Iqaluit et de la division des pouvoirs d'un territoire

En cette journée de la fête de la reine, alors qu'une douce petite neige s'abat sur Iqaluit, je vous propose un petit tour de ville afin de vous présenter l'architecture particulière que l'on retrouve ici, ainsi que les spécificités de la gestion du territoire.

*Vous pouvez agrandir les photos en cliquant sur celles-ci

Il est impossible de parler d’Iqaluit et même du Nunavut sans parler de son aéroport. Seul point d’entrée accessible à longueur d’année, l’aéroport d’Iqaluit est un point de transit essentiel pour le transport des humains, mais également pour un grand nombre de biens de consommations et ce pour l’ensemble du territoire. Celui-ci, bien que petit est très fréquentée et reçoit quotidiennement des vols de Montréal, Ottawa et Kuujjuaq. Il sert également de point de correspondance entre différentes villes de l’ouest canadien et de l’arctique. En été, il dessert même des vols vers le Groenland. 

Construit pendant la Seconde Guerre mondiale il faut décider qu’il soit de couleur jaune vif afin de facilité sa localisation par les chasseurs inuits et du coup pouvoir facilement s’orienter vers la ville. Par contre, dû à son emplacement et aux nombreux dynamitages qui ont été nécessaires pour la construction de la piste d’atterrissage, l’aéroport est peu visible de loin.
Sa piste t’atterrissage est l’une des plus longues au Canada, certaines rumeurs racontent même qu’il en est ainsi pour pouvoir accueillir les navettes spatiales en atterrissage d’urgence! Mais, considérant la localisation de l’aéroport près du pôle, une telle trajectoire descendante s’avérerait très dangereuse, voire mortelle pour son équipage. Sa longue piste d’atterrissage lui permet d’accueillir des appareils aériens de toutes sortes, que ce soit pour des avions militaires canadiens, américains ou de passagers. A quelques occasions l'aéroport fût utilisé pour des arrêts d'urgences pour les vols empruntant les routes aériennes polaires tel les vols reliant l’ouest américain à l’Europe ou l'est américain vers l'Asie. D’ailleurs, en février 2006 l’aéroport d’Iqaluit accueillit le nouvel Airbus 380, alors qu’il effectuait des tests de résistances aux conditions atmosphériques austères, comme celles que l'ont retrouve à Iqaluit….

L’édifice de l’Assemblée législative territoriale fut conduit il y a 15 ans en partenariat entre des firmes d’architecte d’Iqaluit et de Montréal. Un souci particulier fut accordé aux symboles de la culture inuit, les rectangles composant la façade représentent les blocs de neige utilisés pour la construction d’igloo, la retombée rouge au-dessus de l’entrée symbolise un kayak, dont l’invention fût créditée aux Inuit, puis le cadre de la porte en bois, évoque, quant à lui, le traîneau.

Ce qui est particulier au Nunavut c’est que le gouvernement est un gouvernement de consensus, au sens où il ne fait référence à aucun parti politique, et que les décisions sont prises suite à un accord des membres de l’administration politique.  Tous les députés de l’Assemblée sont élus dans leur circonscription en tant que candidats indépendants. Le Premier ministre n’est pas attitré à son poste suite à l’élection majoritaire des membres de son parti. Au contraire, tous les ministres, ainsi que le président de l’Assemblée, sont élus par un scrutin secret tenu parmi les députés, lors du « Forum du leadership du Nunavut ». Ceux qui ne sont pas élus pour un autre poste forment l’opposition. Ce système démocratique sans partisan est aussi présent dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunatsiavut, un territoire indépendant situé dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Une autre singularité du gouvernement du territoire est que le Premier ministre et son conseil demeurent en fonction tant qu’ils possèdent la confiance de l’Assemblée. Il faut donc l’adoption d’une motion de non-confiance envers un ministre pour entraîner son départ.

Il semblerait que l’intérieur est de l’Assemblée est magnifique… dès que j’ai la chance de faire cette visite, il me fera plaisir de partager mes clichés avec vous.

Voici l’école primaire Nanaksuk. Cette architecture insolite a aussi été employée pour la construction de l’école secondaire Inuksuk et la Caserne d’incendie. Cette architecture moderniste date des années 1970, alors qu’une crise énergétique à l’échelle internationale fait enflammer le prix du pétrole. L’idée de créer des bâtiments avec très peu de fenêtres est amenée, car cela permet d’éviter une perte de chaleur par les vitres, et par conséquent, d’économiser de l’énergie. Cela fait diminuer les coûts de chauffage des bâtiments. Le matériau utilisé, la fibre de verre, est aussi très résistant et permet de braver les conditions inhospitalières de l’arctique. L’école Nanaksuk a été nommée d’après un Inuk originaire de l’île de Baffin et premier résident permanent de Frobisher Bay. Nanaksuk assistat les militaires aiméricains dans la localisation d’un emplacement propice à la construction d’une base de l’armée, et fût le premier à s’y installer de façon définitive. 

La forme unique d’igloo de la cathédrale de Saint-Jude est un point de repère important  à Iqaluit. Ce bâtiment témoigne de la fusion des différentes cultures de la ville, en plus d’être un rappel du caractère unique de la vie Inuit. Depuis 2006 on s’avère à la reconstruire suite à un incendie criminel qui la rasa pratiquement complètement. Son ouverture est planifiée pour cet été! 

L’édifice du Centre de justice du Nunavut n’a rien de particulier en soit… Par contre, le tribunal du Nunavut est unique au Canada par une simple distinction : on y trouve qu’un seul niveau de tribunal, soit la « Cour de justice du Nunavut ». Une autre particularité de la Cour de justice du Nunavut est qu’elle se déplace. C’est ce que l’on nomme, le « circuit de la Cour ». Étant donné que la Cour de justice est l’unique tribunal couvrant l’énorme territoire, les membres de la Cour sont appelés à se déplacer. Selon le nombre de charges criminelles déposées contre des individus, ils se rendent plusieurs fois par année dans les différentes communautés afin d’agir en tant que juge, avocat de la défense, avocat de la couronne, etc. Ils s’occupent des tâches judiciaires nécessaires lors de procès, comme le ferait une cour permanente dans une municipalité du sud. La Cour se tient alors dans divers locaux publics, comme des salles communautaires, des gymnases d’écoles ou des salles de conférence. Les aînés sont également invités à prendre place aux côtés du juge et à donner leur opinion avant la détermination de la sentence des personnes jugées.

Il est impossible de faire un tour de ville sans vous parler de son superhéros. Polarboy, qui à ses 18 ans s’est autoproclamé Polarman est le superhéros de la ville d'Iqaluit! Assurant une protection dans la capitale en déneigeant les escaliers des aînés, les trottoirs en hiver et en nettoyant les parcs pour enfants l’été; la nuit, il parcourt les rues de la ville afin d’éviter que des voyous ne fassent du grabuge. Polarman est reconnaissable par son costume composé de vêtements longs blancs sous des shorts et t-shirt noirs. Il porte des bottes et des gants noirs, ainsi qu’une tuque blanche ou noire. Bien entendu, il porte un masque noir qui lui permet de garder son identité secrète! Lors d’évènements publics il s'assure d'être présent afin d’amener un sentiment de fierté à la communauté, mais surtout afin d’assurer la sécurité et au besoin de défendre sa ville et ses habitants.

A plusieurs reprises, depuis mon arrivée, j'ai croisée Polarman, il y a quelques jours j'ai même échangé quelques mots avec lui. Tel un superhéros se doit, notre bref conversation fut fort sympathique.


Une fois de plus, un grand merci à Fannie Brouillette pour me permettre d'utiliser les données de ses recherches.

dimanche 13 mai 2012

L'histoire abrégée d'une ville et de son économie...


Avant de devenir la capitale du Nunavut, en 2001, Iqaluit fût, à prime abord, une base militaire américaine. À l’époque on avait nommé l’endroit Frobisher Bay, d’après l’étendue d’eau aux abords de laquelle il était situé. La baie obtenue son nom en l’honneur de l’explorateur Sir Martin Frobisher qui le découvrit en 1576. Ce dernier, au cours de périples menés à partir de l’Angleterre, croyait avoir découvert un passage de l’Atlantique à l’océan Pacifique correspondant au légendaire Passage du Nord-Ouest vers l’Orient.

Ce n’est qu’en 1861 que Charles Francis Hall, un civil américain qui mena une expédition privée, corrigea la cartographie de la baie et de l’île de Baffin. Le territoire fût finalement cédé en 1880 par les Britanniques au gouvernement du Canada lors de son processus d’obtention d’indépendance. Par la suite, jusque dans les années 1930, c’est principalement pour des motifs scientifiques que des gens visitèrent l’arctique canadien. Par contre, en 1914, la Compagnie de la Baie d’Hudson ouvrit un poste de traite de fourrure  à Ward Inlet, à environ 65 km de Frobisher Bay. Ce territoire permit à la Compagnie de procéder à la chasse et à la traite de fourrure avec les Amérindiens et les Inuits du Nouveau-Monde, une activités commerciales très rentable, qui se poursuivit sur plusieurs siècles. 

Les postes de traites de la Compagnie de la Baie d'Hudson évoluèrent et devinent également des magasins de vente au détail, ou il était possible de se procurer divers produits, comme des biens alimentaires. Sur l’île de Baffin, la Compagnie déménagea ses opérations en 1949 à Apex Hill, afin de pouvoir profiter des installations et des modes de communications plus modernes de la base de l’armée de l’air américaine. De nombreux inuit furent également attirés vers la base militaire par la possibilité de faire de la traite ou de travailler, et ils y demeurèrent. Du coup, ceci marqua le début de la sédentarisation de ce peuple. 

En 1941, la Frobisher Bay Air Force Base fût créée par l’armée des États-Unis afin d’instaurer une série d’arrêts pour un terrain aérien liant l’Amérique au Royaume-Uni, nommée la « Crimson Route ».  Ces camps et aéroports de l’armée avaient comme objectif d’assurer une livraison sécuritaire de matériel militaire stratégique pour assister la Grande-Bretagne et les Alliés lors de la Seconde guerre mondiale. Cependant, la construction de la base fut achevée en 1943, et l’évolution rapide des technologies aéronautiques rendirent l’utilisation de ces camps superflue. La base fût vendue au gouvernement canadien l’année suivante. À partir de 1953,   différents départements du gouvernement canadien, dont la Gendarmerie Royale Du Canada,  s’installèrent à Frobisher Bay, assurant ainsi le développement et le bien-être des habitants autochtones. Puis, la construction de la ligne DEW entre 1955 et 1957 augmente de beaucoup la population de la communauté, qui atteint à ce moment 1200 habitants, dont 489 Inuit. La « Ligne avancée d’alerte précoce », était en fait un réseau de 58 stations (dont Frobisher Bay) munies de radar et localisées de façon linéaire à travers l’arctique, de l’Alaska jusqu’en Islande, en passant par le Canada et le Groenland. Cette ligne, construite par une collaboration canado-américaine, fût destinée à détecter toute intrusion par les Soviétiques sur le continent nord-américain pendant la Guerre Froide. Les stations furent finalement abandonnées, et les forces américaines se retirèrent complètement du territoire en 1963, alors que la colonie jouissait toujours d’une expansion saisissante.


Dans les années 1940 et 1950, trois quartiers furent formés pour constituer l’agglomération d’Iqaluit : Main Base, qui correspondait à la périphérie exploitée par les non-inuit (l'armée), Ikaluit, où demeuraient la population esquimaude et Apex Hill, maintenant Apex, un quartier dont la population était mixte.

Depuis, la communauté s’est grandement urbanisée, bien que quelques traces de sa naissance et de son évolution soient encore bien visibles dans la ville et les environs.


Apex aujourd'hui, gentiment appelé la banlieue d'Iqaluit....

Suite à l’arrivée des soldats américains en 1942, le premier camp inuk permanent fût établi sur la rive de la Baie de Frobisher, où se trouve l’actuel cimetière d’Iqaluit (donc directement à coté de la maison ou je vie présentement - retournez à mon premier poste 2ième photo, vous allez voir les petites croix blanches et la baie!). Cette section était autrefois interdite d’accès aux militaires, alors qu’une grande fraternisation avec eux était prohibée. Dans les années 1950, avant la construction des résidences sédentaires, les Inuit campaient généralement dans des tentes l’été et dans des igloos en hiver, alors que certaines familles c'était installer de façon plus permanente avec des maisons construites des matériaux trouvés ici et là (bois, os de baleine, etc.).  L’ancien quartier Ikaluit devint rapidement un coin résidentiel, bien que le cimetière ne fût jamais déplacé. Du moins jusqu’à ce jour.

Puis venu un temps ou le gouvernement devait se facilité la tâche administrativement et avoir un meilleur contrôle sur sa population, il se dotait donc de différant moyens pour sédentariser celle-ci. Détruisant les résidences et habitations des inuits et les forcèrent à se conformer à ce type d'hébergement. Ceci marqua le début d'une crisse identitaire d'un peuple, perte de confiance, perte de repère culturelle et sociale.... Séquelles qui se fait malheureusement encore sentir aujourd'hui!


**Un très grand merci à Fannie Brouillette de m'avoir autorisé à l'utiliser ses données et ses textes!

dimanche 6 mai 2012

Après la ‘’tempête’’…. le beau temps…


Il y a deux semaines nous avons eu trois journées consécutives de neige. Ici on disait qu’il neigeait tout simplement, mais selon les standards montréalais, je vous dis qu’il y avait tempête! De la neige jusqu’aux genoux, par moment, les vents qui soufflent si fort qu’on ne sentant même plus penser.  Donc, comme nous n’étions pas en état de ‘’ tempête’’ selon les critères d’Iqaluit… les déneigeuses ont attendus la deuxième soirée avant de sortir!  

Du coup, les déplacements piétonniers n’étaient pas toujours facile et imaginez pour un petit poilu... Dès nos retour à la maison, après ses balades, celui-ci s’empressait de se réfugier sous les couvertures! Et je le comprends j’ai  fait de même à plusieurs reprise!


Mais, malgré les désagréments de cette tempête, il était difficile de ne pas s’émerveiller devant les paysages au tapis blanc, du moins lors des fenêtres de beau temps.




Jour après jour, je ne cesse de m’émerveiller devant les paysages qui s’offrent à moi! D’ailleurs je n’aurais jamais pensée un jour me trouver si zen devant de la neige et de la glace! A quelques reprises, des matins de semaine, je me suis surprise à prendre place sur un rocher et contempler la baie tout en respirant l’air frais et profiter du silence qui règne sur la ville à 6h30 le matin. Un simple petit bonheur qu’offre Iqaluit!

Ce weekend le soleil et la forme (les derniers jours ont été difficile pour le système immunitaire!)  étaient de retour; Spot et moi en avons profité pour aller faire une grande balade sur les plateaux d’Iqaluit. Voici quelques clichés de la ville ainsi que ses magnifiques paysages! Paysages qui, je dois dire, fondent à vue d’œil depuis que le soleil est de retour! 

Le centre ville d'Iqaluit, au loin l'aéroport, du moins sa piste d’atterrissage!



Des chiens de traîneaux qui attendent patiemment une sortie!







Une équipe de chien de traîneau en excursion                           

               

Vue sur la baie du haut du deuxième plateau, aussi nommé Happy Valley! Les maisons sont très similaires les unes aux autres, elles furent construites dans les années 70 sous un système de coopérative, puis reprit par Belle Canada à l’intention de ses employés. Maintenant se sont des maisons privées.


Au loin la banlieue d'Iqaluit, Apax, qui en fait constitue les fondements même de la ville d'Iqaluit.  Je vous raconterais son histoire dans un prochain ''post''...








P.S: vous pouvez agrandir les photos en cliquant sur celles-ci!